Station de relèvement d'eaux usées
Villeneuve-Saint-Georges (94)
Maître d’ouvrage :
SIAAP
Mission :
Conception et assistance chantier
SHON :
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Montant des travaux :
18 300 000 euros HT
La force de l'eau, révélée
Masse choc brisure du relèvement des eaux, traces de la nef, l’architecture exprime la force de l’eau et le travail de l’homme la maîtrisant, en facilitant l’exploitation technique des lieux et leur attribuant fonction pédagogique. Synthèse que seul pouvait permettre un échange permanent et fécond entre ingénieurs - Maître de l'Ouvrage, concepteurs, réalisateurs ou exploitants - et architecte, dans lequel architecture et technique ont chacune droit de cité à part égale.
J’ai eu la chance de participer aux débuts du Nouveau Schéma Directeur d’Assainissement d’Île-de-France, qui créait de nouvelles stations d’épuration (STEP) au sud-est de Paris, afin de répartir l’écoulement des égouts jusqu’alors dirigés uniquement vers Achères.
Jeune architecte, j’ai construit les deux premières stations de relèvement de ce nouveau réseau Sud-Est (Crosne et Villeneuve-Saint-Georges) qui acheminent les eaux vers la nouvelle STEP de Valenton.
Dans un terrain très étroit, entre voie ferrée et zone industrielle, face à un futur pont, prendre en compte la phase de chantier, anticiper le futur, organiser tous les éléments pour que soient fluides les manœuvres des camions venant rechercher les bennes de dégrillats à l’intérieur ou livrer les réactifs à l’extérieur.
Lieu pédagogique, visitable depuis une galerie périphérique où on entend et ressent les vibrations des 6 puissantes pompes visibles 17mètres plus bas.
Le mouvement ascendant des énormes gaines de ventilation en béton marquées par les modénatures de béton cannelé, indique le relèvement des eaux et celui du sol jusqu’aux terrasses végétalisées.
Face au pont, la station s’élargit en éventail ; au milieu, une cascade indique la fonction de l’ouvrage, les roches issues du creusement s’organisent en éboulis entre les murets qui prolongent les voiles, de part et d’autre d’un petit canal qui suit, en surface, le trajet souterrain des eaux vers la STEP, et se prolonge en sillon sur le dessus de la chambre à vannes avec, en relief, un H2O explicite.
L’aménagement paysager, devant la façade, évoque le sillage d’un bateau : l’écume apparait, au printemps, sur les crêtes des vagues dans une floraison blanche.
Les salles de commande aux sols et plafonds rétroéclairés, semblent flotter.
Dans le vaste puits, des colonnes réalisées avec de larges dalles perforées de chemin de câbles, “détournement d’usage”, se terminent par des chapiteaux.
« Nous aimons travailler ici ! au fond, pour nous, c’est la préhistoire, dans les salles de commande c’est Star Wars, le futur » m’a confié un des égoutiers du site.